Conte de La Muse

La Muse Messages : 92 Date d'inscription : 05/03/2008 Age : 34

Nom : Rosaë
Prénom : Amallia
Classe : Ménestrel
Métiers : Historien ( Fermier – Erudit – Fabricant d’armes )
Race : Humaine

Background :

Amallia était nerveuse! Elle était toujours nerveuse avant de commencer un spectacle improvisé en pleine place du marché. Plus encore quand il s’agissait de la ville de Bree, c’était vaste et beaucoup plus peuplé que son Rohan... Mais que voit-elle au loin? N'est-ce pas les nobles qui nous offre par bonté leur présence en ce lieu de peuple? Décidément, Amallia était gâtée pour son premier spectacle à Bree, la cité étincelante des braves, là où la bière coule à flot. Cette cité où Hommes et Hobbits cohabitent dans la joie et la bonne humeur.

Elle fixait les gens au loin, tenant sa pipe entre ses doigts, le tabac se consumant doucement à l’intérieur de celle-ci. Il était temps de commencer, de se faire un peu d’argent histoire de se repayer ce fabuleux tabac. Elle éteignit celui-ic, rangea la pipe et se leva. Il était temps de commencer.

Elle sauta sur une boite en carton afin de se mettre en hauteur et s'adressa vivement à la foule.

"Oyez! Oyez, gentes damoiselles et damoiseaux... Prêtez donc une oreille attentive à l'histoire que je vais vous conter... Laissez vous prendre par la douce barque de ma voix qui vous emmènera dans les endroits les plus insolites.

Soyez attentifs... Car même le Haut Peuple est en notre présence en ce jour de grâce" les personnes présentent observaient alors les nobles présents, un léger sourire moqueur mais amical. "Pour l'occasion, je vais vous romancer une histoire véritable sur preuve de ma bonne foi. Car l'histoire qui vous est contée dès à présent est la mienne!"

Amallia sentait déjà le nœud dans son estomac se relâcher. Décidément, elle ne se sentait bien qu'en représentation. Elle prit alors une voix charmeuse et amusée.

"Puis-je m'introduire?"

Continuant sur une voix qui se voulait sérieuse.

"Je suis la douce Rosaë, Amallia de mon prénom. Je suis ce que vous souhaitez que je sois... Bouffon, acrobate, magicienne, flûtiste, harpiste, chanteuse ou que sais-je encore? Je suis arrivée en ce beau matin dans votre Royaume et souhaite y rester quelques temps afin de vous divertir en diverses places et endroits.
Afin que je puisse user longtemps de mes talents pour votre plaisir, n'oubliez votre bonté et votre générosité. Car je vous le rendrai en fou rire, en peur, frissons, dégouts et émotions!"

A cet instant, Amallia se débarrassa de son chapeau afin de le lancer au sol. Elle avait bien conscience que faire la manche devant les nobles n'étant pas ce qu'on appelle approprié mais elle ne voulait pas travailler gratuitement pour les riches du village et puis, il fallait bien qu’elle mange et qu’elle puisse financer son voyage.
Le sourire aux lèvres, le nœud complètement dénoué, Amallia observait les enfants qui se retrouvaient déjà au bas de sa caisse afin de mieux l'entendre. Quelques-uns mettaient déjà quelques pièces dans son chapeau.

Elle prit ensuite une voix mélancolique afin de pouvoir rendre la tristesse de son enfance plus intense. Son visage aussi changea d'expression.

"La Amallia que vous observez en ce moment n'a pas toujours été ainsi! Il y eut un temps où je possédais maison, famille. Mais pour cela, je dois vous ramenez 20 ans en arrière. J'avais alors 7 ans, je n'étais encore qu'une enfant. Je vivais dans une belle maison perdue dans les contrées des chevaux, le Rohan, dont son charme n’a d’égal que les cités elfiques... Mon père était influent dans la région et ma mère était belle! Ma naissance fut la consécration de leur vie, l'espoir enfin concrétisé, le ciment de leur couple. Ma famille m'aimait et j'adorais... Que dis-je? Je déifiais une personne... Mon oncle!"

Amallia stoppa un instant son élocution. Chacun avait écouté attentivement. Certes, certains avaient passé leur chemin mais aucunes mauvaises réactions n'étaient à noter, tout se passait pour le mieux et une personne non loin avait eu le don de chatouiller sa curiosité, il la fixait d’une étrange manière. Les enfants la regardaient avec des yeux rêveurs, qu'ils soient vêtus de guenilles ou de riches vêtements. Doux bonheur de l'innocence! Elle voyait aussi quelques sourires autrement plus rêveurs sur certaines lèvres masculines. Ce qui la poussa en avant dans son histoire.

"Cet Oncle était un modèle pour moi"

Dit-elle sur un air de fierté, levant le poing haut.

"Cependant... Il fut ô combien décevant! Alors que je lui demandais toujours pourquoi il faisait ceci ou cela! Pourquoi il punissait telles personnes pour une quelconque raison, pourquoi il répondait ceci quand on l'insultait, je me vis un jour répondre 'parce que je t'aime bien, ma petite' "

Elle avait pris une voix ironique sur sa dernière phrase.

"Mes dames, mes Sieurs, écoutez tous la tragédie de votre Troubadour! Alors que Mon Oncle me demandait d'être une gentille petite fille; car j'avais déjà un physique qui semblait plaire; je m'enfuis. Je n'avais pas supporté ses gentillesses plus de trois fois mais le manque de confiance de mes parents m'avait dégouttée. Pouvez-vous comprendre cela, Ô Peuple du pays de Bree ?"

Elle fit mine de défaillir, se laissant tomber de sa caisse pour atterrir sur ses jambes. Elle commença alors à marcher dans l'espace réduit que lui laissait son public et mimait une personne qui jugeait les autres sur chacun des premiers spectateurs. Elle prit alors une voix enjouée. Ses paroles prenant un certain rythme, se rapprochant presque d'un chant.

"Mais pourquoi avez-vous droit à cette barbe touffue? Je n'ai eu que trois poils... Je du les couper, ils se sentaient seuls. Mais pourquoi avez-vous droit à cette carrure de deux mètres, je me sens chétive du bas de mon mètre soixante. Pourquoi pas de muscles, un rien de gras, des grosses mains... Pourquoi aucun attribut pour le combat ?

Loin de là l’idée de vouloir devenir un homme mais avouez que ça aurait pu peut-être m’aider pour botter les fesses de cet infâme oncle. Du haut de mes 7 ans, je me retrouvais dans la rue à mendier et voler les honnêtes gens, sans but…Jusqu'à ce que quelqu’un fasse attention à ma personne, me prenant sous son aile. La chance semblait enfin tourner pour moi. Nourrie, blanchie et logée…Euh non, retirer le logis, nous vivions tout de même dans la rue.
Cette femme avait l’art de la musique en elle, prenant en main mon apprentissage dans la musique, le chant, et l’art de narrer. Nous voyagions sans cesse et malgré les ampoules qui ornaient mes pauvres petits orteils d’enfant, j’étais bien…Heureuse. "

Elle remonta sur sa caisse pour ce reposer du rythme donné. Son conte reprit dans sa tristesse.

"C'est ainsi que votre dévouée conteuse s'est retrouvée dans la rue, vivant de musique, de rapine et de rêves. Grandissant petit à petit, année par année, mon enfance qui avait été bafouée et battue reprenait à présent sa douce innocence perdue. Mes rêves s’entouraient d’étoiles et mes doigts devenaient mon gagne pain, accompagnant cette femme qui avait pris en main mon destin.
Des années défilaient et à l’aube de mes vingt printemps, je me réveillais un nouveau matin à ses côtés mais ce matin là ne fut pas comme tout les autres matins. Une sensation étrange avait étreint mon cœur, et comme enchantée…Mes doigts avaient besoin de jouer, faire vibrer les cordes de cet harpe dans une mélodie qui aujourd’hui me suit partout.
Votre conteuse, vous vous en doutez est donc enfant de la rue! C'est pourquoi je vous demanderez de participer amplement à la rançon que je vous demande ce matin contre cette histoire afin de pouvoir offrir à manger à moi ainsi qu'à vos chérubins, vos orphelins errant la nuit en recherche d'un peu de nourriture."

Elle mit la main sur son cœur afin de remercier les gens qui déposaient trois pièces dans son chapeau. Le revenu était maigre mais au moins, elle se faisait connaître dans ce grand village. Elle avait l'intention d'y séjourner quelque temps. Son rêve trouvait peut-être fin ici.

"Mais ma chance allait devenir malheur !"

Brandissant ses bras en avant, elle se courba lentement, observant à gauche et à droite comme si le mal l’entourait…

"J’étais de passage dans le village d’Archet, hommes et femmes me souriaient et m’écoutaient comme vous m’écoutez aujourd’hui. Rendant service à la populace, il fut une funeste soirée où les flammes emprisonnèrent le village."

Elle marqua une pause, un long silence…

"AU FEU ! ! !"

Hurla-t-elle, surprenant les enfants assis devant sa petite caisse en bois…Des personnes qui passaient leur chemin se retournèrent face à ce cri strident.
Le silence prit place, le visage sombre, elle fixait la foule…

"J’étais enfant de la rue, pas chevalier, paniquée devant ces flammes, j’essayais en vint d’aider du mieux que je pouvais les hommes et les femmes présentes…"

Portant une main sur son visage, elle faisait mine de cacher des larmes qui pointeraient aux coins de ses yeux. Sa voix tremblante de sanglots.

"Il y eu beaucoup de pertes…Ma douce compagnie rejoint les cieux parmi tant d’autres villageois…"

Elle s’asseya sur sa caisse, ses sanglots se faisant plus bruyants et attirants autour d’elle, une pitié qui lui permis de récupérer un peu plus d’argent auprès des villageois présents.
Un enfant lui tendit un mouchoir, elle le prit, délicatement, se moucha bruyamment et la seconde qui suivit elle se retrouvait à nouveau debout, sur sa caisse, le sourire aux lèvres.

"Comme tout les miséreux de la rue, n'en soyez point étonnés, je suis débrouillarde, enjôleuse et peut-être même malsaine. Mais comme vous avez pu le remarquer, je suis honnête et bonne. Mais aussi généreuse de ce que j'ai. N'oublier pas d'aider vos jeunes amers car elles ont toutes un rêve! C'est celui-ci qui m'a amenée ici. J'ai parcouru bien des mondes, bien des contrées que vous ne connaitrez jamais. J'en ai ramené histoires, légendes et faits réels. J'ai mené à bien plusieurs intrigues afin de vous les servir sur un plateau d'argent. Une seule reste encore à élucider! Celle de Maenas Nos. Vous avez tous entendu ce conte merveilleux où tout n'est que Justice et Joie, Fête et Espoir! Je recherche ce clan depuis bien longtemps car c'est là que j'appartiens. Et c'est ici que mes pas m'ont menée avant la prochaine étape. Alors si vous détenez une infime information, venez me trouver! Vous me trouverez facilement, je vous conterai encore bien de belles histoires! Il ne tient qu'à vous de donner une belle fin à la mienne."

Alors que la foule se dispersait, elle descendit de son carton afin de récupérer les quelques pièces qu'elle avait reçues. Une bien maigre journée encore une fois... Mais c'était sa première journée à Bree et elle sentait qu'elle pouvait encore étonner ce petit peuple.
Les personnes qui avaient écouté l’histoire de la rousse murmuraient diverses interrogations au sujet de ce clan dont elle avait parlé. Elle-même n’en savait rien, elle savait juste que sa mélodie lui appartenait, que ce clan existait pour les personnes comme elle, vivant d'arts et de chansons, un clan où le bon vivre était les maîtres mots. Elle n'en avait entendu que des légendes, des histoires sur le conquète, rien de bien concrèt mais assez pour la mener au pays de Bree. Laissant son rêve voguer au travers de chacune des notes de musique qu’elle pouvait jouer…Oui, ce clan, elle en était intimement persuadée, existait et elle avait besoin d'eux.

Et son appel fut entendu au bout de plusieurs mois, elle se sentait constamment observée mais n'avait rien changé à ses habitudes, offrant au plus miséreux qu'elle le maigre salaire qu'elle arrivait a obtenir. Trop généreuse peut-être, la demoiselle c'était fait remarqué par Maenas Nos. Le clan des chérubin, des bonnes âmes, des artistes et saltimbanque en tout genre.
Un mois c'était écoulé depuis son premier jour à Bree, un mois entier de petite recherche infructueuse qui aujourd'hui allait porter ses fruits. C'était un homme, discret, qui interpella la rouquine et l'emmena au sein même de Maenas Nos. Le rêve c'était enfin concrétisé et il fallut que très peu de temps à Amallia pour prendre une place très importante au sein de ce clan.
Aujourd'hui l'une des membres du conseil de celui-ci...

( Je remercie au passage un bon ami à moi qui m'a beaucoup aider pour ce BG ^^ )

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